Il y a des projets qui laissent perplexe. DUO-DIVERSITÉ en fait indéniablement partie. Financé à hauteur de 2 millions d’euros par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Agence Française de Développement (AFD), ce partenariat entre des collectivités françaises et le Costa Rica se veut une initiative ambitieuse en matière de biodiversité et de lutte contre le changement climatique. Louable sur le papier, il s’enfonce en réalité dans les méandres de l’absurde administratif et de la post-rationalisation institutionnelle.

Une coopération tirée par les cheveux
La justification même du projet prête à sourire. Selon ses initiateurs, la Région Sud et le Costa Rica ont des similitudes : environ 25 % de leur territoire serait protégé. Voilà l’argument central d’un rapprochement qui tente de créer des ponts entre une collectivité française et un État d’Amérique centrale. À ce compte-là, pourquoi ne pas établir un jumelage écologique entre la Corse et l’Amazonie sous prétexte que les deux comptent une couverture végétale importante ?
Le projet, lancé en 2021, repose sur des ambitions floues et un cadre logique visiblement bancal, au point que la Région est obligée de lancer un appel d’offres lancé il y a quelques jours (8 février 2025) pour 25 000 euros vise à reconstruire la logique d’intervention du programme. Autrement dit, on demande à des consultants d’expliquer après coup pourquoi et comment on a dépensé 2 millions d’euros. Le cahier des charges fourni ici est à lire en entier. C’est un bijou !
L’art de justifier a posteriori
L’une des missions de l’évaluation commandée consiste à :
- Clarifier les objectifs de l’intervention et en déduire une hiérarchie des effets attendus.
- Juger la cohérence interne du projet.
Traduction : il faut justifier après coup une dépense publique qui semble ne pas avoir suivi un raisonnement structuré dès le départ. Ce n’est plus de l’évaluation, mais une tentative de donner du sens à un projet déjà consommé.
Une « facilité de financement »… pour qui ?
Financé par la FICOL, un dispositif de l’AFD sobrement qualifié de « Facilité de financement », le projet DUO-DIVERSITÉ illustre cette tendance inquiétante à multiplier les coquilles vides sous couvert de coopération internationale. Il ne s’agit plus de résoudre des problèmes réels, mais de mobiliser des fonds, de créer des postes d’experts et d’organiser des séminaires sans impact concret.
Alors que les collectivités françaises peinent à boucler leurs budgets pour des infrastructures de base, l’argent public finance des partenariats aussi ambitieux qu’improductifs. Ce qui pose une question essentielle : à qui profite réellement cette « facilité de financement » ? Certainement pas aux citoyens.
Conclusion : DUO-DIVERSITÉ, un projet symptomatique d’une administration qui, faute de vision claire, préfère réécrire l’histoire plutôt que de reconnaître son absurdité.
Mais les projets de coopérations décentralisée sont toujours l’occasion de voyages:

Les agents en voyage
Le Président de la Région aussi s’est rendu au Costa Rica:
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