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Les étudiants français victimes de racket fiscal

Savez-vous ce qu’est la CVEC?
C’est une taxe « affectée », payée par les étudiants, qui rapporte 176 millions d’euros.
Sur son site etudiant.gouv.fr, la « Contribution pour la Vie Etudiante et de Campus » est présentée comme une « démarche incontournable »: Incontournable comme la TVA et tous les autres impôts, puisqu’elle est obligatoire. La photo qui illustre cette démarche incontournable annonce la couleur : on va parler de solidarité, de collectif, de vivre ensemble. La taxe s’élève à 103 euros par an, ce n’est donc pas une paille pour un étudiant.

La taxe CVEC a été créée en 2018, elle est donc récente. Comme toutes les taxes, elle va donc consister à pomper une petite somme d’argent à un grand nombre de personnes pour alimenter un robinet d’argent qui va couler à destination d’un nombre plus faible de personnes, pour des montants unitaires plus élevés, déduction faite du coût de pompage. Le principe est simple, efficace, éprouvé.
La CVEC rapporte 176 millions d’euros. A quoi sert-elle?

Concrètement donc, une fois l’argent pompé aux étudiants via le CROUS, il est redispatché par petits morceaux façon puzzle.

Des projets concrets sont donnés en exemple : Citons-en quelques uns

  • L’association étudiante « Souffleurs de verre » a pu bénéficier d’un soutien de l’Institut catholique de Paris pour organiser un festival d’art.
  • L’Université de la Guyane a créé un espace de maraîchage et d’agroforesterie accessible à tous les étudiants sur le campus.
  • Pour répondre aux difficultés financières des étudiants, faciliter leur quotidien tout en leur apportant un équilibre alimentaire, le Crous d’Aix-Marseille-Avignon, en collaboration avec l’association l’Abri-cotier, a mis en place une épicerie solidaire ambulante dans 2 résidences universitaires d’Avignon, ouverte à tous les étudiants, y compris les non-logés et les non-bénéficiaires.
  • L’INSA de Toulouse a organisé une semaine de conférences, débats, ateliers, pour nourrir la réflexion des étudiants sur les thèmes de l’écologie.
  • L’Université de Nîmes a aidé ses étudiants à produire un escape game , qui est utilisé lors des journées de pré-rentrée, journées portes ouvertes et tout événement permettant aux nouveaux arrivants de découvrir leur université de façon ludique.
  • L’Université de Montpellier a souhaité compléter les dispositifs déjà existants en étendant la consultation gratuite en ligne avec un psychologue, le week-end et pendant les vacances scolaires.
  • L’Université de La Rochelle facilite l’accès à des produits de première nécessité pour lutter contre la précarité menstruelle : distribution de kits de culottes/serviettes hygiéniques lavables, etc.
  • L’Université Bordeaux Montaigne a installé sur son campus un frigo accessible à tous, qui vise à lutter contre la précarité et le gaspillage alimentaire.
  • L’école Audencia Nantes a financé le long-métrage d’un étudiant : « À Propos de Nous », qui explore les différentes facettes de la vie d’un étudiant.
  • L’Université de Rouen a distribué gratuitement 200 chaussures de sport pour des étudiants boursiers inscrits au service des sports.
  • L’Institut polytechnique Lasalle Beauvais a installé une borne de téléconsultation médicale pour les étudiants.
  • L’ENS Paris Saclay a pu aider six étudiants à partir en Antarctique pour réaliser une étude des impacts du changement climatique et de l’empreinte humaine sur l’environnement.

Cette toute petite taxe est une petite goutte d’eau dans un océan de collectivisme. La CVEC illustre les méfaits du Blob et les mécanismes qui font que ça passe crème. Personne ne contrôle plus rien, tout le monde s’appauvrit, sauf le Blob :

  • Les étudiants sont spoliés de 103 euros. Ce n’est pas énorme mais c’est quand même une somme. Alors on paye et on se tait. Enfin, ceux qui sont polis: En effet il y a 3 millions d’étudiants donc cette taxe devrait rapporter 309 millions, or elle n’en rapporte que 176. Seule une grosse moitié paye, le reste trouve le moyen de passer à côté.
  • L’argent est pompé par une pompe publique ou para-publique. Ici le CNOUS (Centre National des Œuvres Universitaires et Scolaires), qui redistribue aux CROUS et aux Universités qui financent ensuite les projets. – Cette tuyauterie a un coût : le coût de perception, puis le coût du cheminement de l’argent dans les tuyaux internes, puis enfin le coût du robinet qui arrose les bénéficiaires. Bien évidemment ce coût n’est pas connu, mais on sait qu’il est énorme, au moins 10%.
  • Enfin ces ressources arrosent des projets de façon aléatoire. Pourquoi celui-ci plutôt que celui-là? Pourquoi les Souffleurs de verre de la Catho de Paris plutôt que les danseurs de claquette de l’UTC Compiègne? Dans de nombreux cas l’argent est purement et simplement gaspillé dans des projets que personne n’aurait accepté de financer avec son propre argent. Le caractère magique de cet argent le destine à être alloué à des projets qui n’ont pas pu être financés par ailleurs : autrement dit, et sans aucun jugement de valeur : ce sont des projets merdiques.

On retrouve exactement le même mécanisme dans la plupart des contributions et des organismes chargés de sélectionner des projets : Comités d’entreprise, Appels à projets industriels (France Relance, France 2030, etc), Caisse des Dépôts, Banque Publique d’Investissement, etc…
Le mécanisme qui consiste à pomper de l’argent avec une taxe et à en confier l’usage à des bureaucrates, conduit inévitablement à un énorme gaspillage de ressources (en plus d’être profondément inique).
Le seul domaine dans lequel le blob est incroyablement efficace consiste dans l’articulation entre la discrétion du système de pompage de fric et la communication éclatante sur les actions d’arrosage.

Étudiants, ne vous accoutumez pas au Blob. Résistez !

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